Mes articles

Je lisais pour oublier. Pour m’éloigner du bruit, des conflits, des non-dits, de ce que je ne comprenais pas. 

C’était mon monde à moi. Mon refuge. 

En grandissant, j’ai gardé cette habitude de me faire toute petite. Discrète. Effacée. Tellement que parfois, j’avais l’impression de ne pas exister aux yeux des autres, d'être invisible.

L'enfant discret : un choix de survie

Certains enfants marchent très tôt dans leur propre désert.

Un espace qu'ils se construisent, loin des tempêtes. Un endroit calme, rassurant, où personne ne vient les bousculer.

Et tant mieux, pensent-ils. Ils recherchent un endroit où ils peuvent se sentir en sécurité. Ils s'évadent dans la lecture, les jeux imaginaires, les histoires qu'ils inventent.

Ils y sont confiants, heureux, plein d'espoir... dans ces instants d'évasion.

Les adultes autour sont soulagés : c'est un enfant autonome, sage, qui ne demande pas grand-chose. Un souci en moins dans un quotidien souvent déjà trop chargé.

Alors tout le monde est content. Et personne ne s'interroge vraiment sur cet isolement.

De l’invisibilité choisie à l’effacement subi 

Mais cette discrétion devient, avec le temps, une seconde peau.

Dans un nouvel environnement, on évite les vagues. On reste sur le bord. On se tait, on observe. Discrètement, Toujours.

Prendre la parole ? Impensable !

Qui suis-je pour me permettre cela ? D'autres savent mieux que moi. Font mieux. Parlent mieux.

Je doute, je ne me sens pas à ma place, j'ai l'impression d'être de trop. 

Parfois, je me dis que personne ne connaît mon prénom.
 

Ce que ça crée à l’âge adulte 

Avec les années, cette posture forge un manque de confiance profond.

Alors oui, il y a eu quelques victoires. Mais si banales que personne ne les a remarquées.

Pourquoi ces réussites feraient de moi quelqu'un d'intéressant ?

Même en société, je reste silencieuse. Les autres semblent experts en tout. Moi, j'ai l'impression d'être vide, de ne rien savoir.

Je suis fatiguée d'être « sage » en permanence. J'ai envie de dire, de partager, de crier ce que je suis. Mon optimiste, mes valeurs, mon regard sur le monde...

Mais je n'y arrive pas. Je suis comme figée.

Alors je me replie à nouveau. Dans mon monde intérieur, que je connais si bien. Celui que j'ai appris à habiter pour survivre.

Retrouver sa voix, sa présence

Et puis un jour, j'en ai eu assez.

Assez de vivre ma vie en spectatrice. De passer à côté de moments lumineux, de ne pas être reconnue pour ce que je suis vraiment. 

J'étais triste, en colère, perdue. Avec cette sensation lancinante d'être inutile, rejetée, oubliée.

Mais surtout... je me suis sentie prisonnière de mon propre monde.

Celui que j'avais créé pour me protéger, petite.

Un monde rassurant, familier... mais devenu étroit. Étouffant. Un monde sans élan.

J'avais envie d'aire, de liberté, de légèreté.

Envie de respirer pleinement, d'exister autrement.

Alors j'ai demandé de l'aide

C'est là que j'ai découvert l'EFT, puis plus tard le Havening.

Des outils simples, puissants, qui m'ont permis de revenir aux racines, de poser des mots, d'apaiser ce repli.

Petit à petit, j'ai recrée une sécurité intérieure.

Un espace à moi, oui. Mais cette fois, ouvert, vivant, connecté au monde.

J'ai retrouvé ma voix. Ma présence. Ma place.

On ne naît pas invisible.

On apprend à le devenir, par nécessité, par protection.

Mais on peut aussi désapprendre.

Et réapparaître. Un pas après l’autre.

Aujourd’hui, j’ai trouvé ma place.

Et si vous aussi, vous réappreniez à sortir de l’ombre ? Je vous accompagne à réapparaître.

Photo de Xavi Cabrera sur Unsplash